Le deuxième tube du tunnel routier du Saint-Gothard : la construction d'un ouvrage du siècle

Depuis novembre 1980, le trafic emprunte le tunnel routier du Gothard, la principale liaison nord-sud de la Suisse. Un deuxième tunnel est maintenant en construction à 70 mètres à l'est du premier. Lors d'une visite exclusive du chantier, nous avons eu un aperçu fascinant de ce grand projet qui exige un art de l'ingénierie de très haut niveau.

La visite du chantier commence au centre d'information près de la gare de Göschenen.

Le centre d'information de Göschenen : Avoir un aperçu du monde des grands chantiers.

Un chantier des superlatifs

Avec une longueur de 16,9 kilomètres, le deuxième tube du tunnel est exactement aussi long que le premier. Les travaux de construction s'étendent sur dix ans. Depuis 2020, les travaux préparatoires sont en cours à Göschenen et Airolo, et en 2024, les deux tunneliers ont commencé leur travail du côté uranais et tessinois. Si tout se déroule comme prévu, les équipes de forage se rencontreront au milieu à l'été 2026 - une étape importante qui sera célébrée sous le nom de « percée ».

C'est à pied que l'on s'enfonce dans la montagne.

Sainte Barbe, patronne des constructeurs de tunnels, veille ici aussi sur les événements.

Les premiers véhicules devraient emprunter le nouveau tube fin 2029. Ensuite, le tunnel existant sera rénové, de sorte qu'à partir de 2032, une nouvelle exploitation avec une voie de circulation dans chaque sens pourra démarrer. Conformément à l'initiative pour la protection des Alpes, qui réglemente le trafic de transit à travers les Alpes, la capacité sera toujours limitée à un maximum de 1'000 voitures de tourisme et 150 camions par heure et par direction.

Même à la lumière du jour, l'activité est intense.

La force de la montagne est maîtrisée : l'accès au deuxième tube.

Un défi à la dynamique incertaine

« La construction d'un tunnel, c'est de l'improvisation au jour le jour - c'est la montagne qui décide en fin de compte de la vitesse d'avancement », explique Charly Simmen, chargé de sécurité du côté uranais. Chaque particularité géologique peut influencer l'avancement des travaux et nécessite des solutions flexibles. Le nouveau tunnel aura un profil rond d'un diamètre de 12,7 mètres. Les tunneliers, d'une longueur impressionnante de 115 mètres, creusent chaque jour 12 à 20 mètres à travers la montagne, en utilisant directement six éléments en béton qui forment l'anneau du tunnel.

Le béton est livré via une galerie secondaire pour être transformé.

Le béton pour les parois du tunnel est coulé dans les moules.

Le durcissement des éléments en béton est accéléré dans un « steamer » géant.

La zone de perturbation près de Hospental représente un défi particulier : Des matériaux problématiques pourraient y rendre l'avancement plus difficile. Pour s'assurer que la foreuse progresse sans problème, une galerie secondaire a été aménagée afin de faire avancer le creusement du tunnel de manière ciblée avec la pelle mécanique. Ce n'est que dans un an environ que la machine atteindra cette zone.

Utilisation durable des déblais

La construction de tunnels génère environ 7,4 millions de tonnes de déblais - une quantité énorme. Pourtant, la quasi-totalité de ces matériaux peut être réutilisée. Au lieu d'être éliminés, ils sont traités et réutilisés pour la construction de tunnels, notamment pour le béton. Il est également utilisé pour le remblayage du lac d'Uri.

Un projet de construction unique

Une visite de chantier au Gothard est toujours une expérience particulière, car l'exploitation est hautement dynamique : les travaux, les défis et les progrès évoluent constamment. Cependant, la construction du deuxième tube du Gothard est un témoignage impressionnant de l'ingénierie moderne. Nous nous réjouissons de suivre les développements et sommes impatients de voir comment le projet se déroulera dans les années à venir.

Loin de la lumière du jour, au cœur de la montagne, on se rend compte à quel point la nature est vraiment grande.